feuilleton-les-aventures-de-la-singette

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EPISODE 12 : Eric Holder s’en est allé, la vie continue, comme disent les artistes !

Résumé du précédent épisode :

La vie en jaune, la Singette en avait soupé le pastis jusqu’à la lisse ! V’la t’y pas qu’elle tombe au jardin par mégarde sur une bestiole toute jaune qui a l’air d’une éponge et qui parle. Il s’appelle Blob ! Heureusement que les bestioles du quartier fêtent la nouvelle année à leur façon, sinon…

Le grand débat des planches vermoulues, orchestré par Manu 1er pour river les clous à la populace en gilet jaune sur leurs croix, battait son plein de vent. Du vent justement, il en était surtout question, quand les réponses toutes faites sur cette entrefaite allaient gercer les lèvres de Manu descendu dans l’arène avec sa reine mère. Le théâtre de guignol à l’envers, en quelque sorte, puisque c’était les cognes qui se lâchaient les pognes à baver sur le populo qui occupait les ronds-points et les rues, voir aussi les avenues des beaux quartiers.

Clara pas conne n’était pas dupe et regimbait à l’arnaque. Tandis que Louis avait participé à un débat organisé par la mairie de son quartier. Il en était revenu tout ragaillardi. D’autant que c’était un de ces potos qu’il nommait frère Jacques, qui avait animé les conversations. Ensuite, il avait été boire tout son saoul et était revenu noir charbon débordant d’intentions, une fois n’était pas coutume, pour Clara. Elle l’avait envoyé sur les roses dégueuler sa bile aux toilettes. Avec la consigne de ne surtout pas oublier de tirer la chasse et lui vitupérant qu’il puait de la gueule et qu’il était indigne de se soulager entre ses fesses dans son état de malfrat.

Le changement dans la continuité. L’épidémie de grippe avait touché Elsa de plein fouet. Normal à force de s’échanger les microbes et de les élever au stade nasal, les mioches de la maternelle avaient battu tous les records du monde de la refilade des bobos. A te rendre ko, sans voix (ouf ça lui faisait des vacances). Trois jours durant, Clara était restée au chevet de sa fille qui n’en menait pas large. Lola doudou bête à part avait morflé toutes ses humeurs sans rechigner et avait presque accepté la machine à laver comme une délivrance.

Et moi j’avais dû me farcir la compagnie des nanas. Je l’avais dans le baba pour écrire mes articles et vaquer à mes occupations en plein jour.

Par chance, le mec de Noël dans sa hotte de clodo avait apporté à Elsa un nouveau doudou à gueule métissée. On aurait dit au conditionnel de variété pour le désigner, entre le chat et l’ours. Un genre indéterminé fabriqué par les petites mains de Chine.

Ouf ouf la touffe, Clara en bonne mère de famille au fait de la philosophie de la décroissance avait déclaré : - Cette année on ne jettera aucun jouet à la poubelle, quitte à recycler.

J’avais applaudi avec Gouingouin à cette sage attention à notre égard.

Mais comme l’économie du marché, ça fonctionne dans les deux sens. Pour économiser sur les frais de Noël, dans le circuit dit durable, Clara avait acheté ce nouveau doudou à gueule indéterminée qu’elle avait nommé tout simplement et par manque d’imagination : Chatours.

Je ne vais pas vous venir à la racole sous l’argumentaire étriqué, qu’autrefois les doudous étaient de meilleur qualité. Qu’ils étaient fabriqués certes, pour un lapse de temps assez court. Mais pour les doudous d’aujourd’hui, c’était du pipo. En trois jours de grippe assidue à se vider de ses microbes et étancher Chatours de son amour immodéré, Elsa avait déchiré les fibres synthétiques en guise de peau de la bête, qui avait perdu toute sa consistance et s’était vidée de sa mousse. Du plus bel effet à applaudir des quatre pieds pour nous autres doudous rendus aux oubliettes. Ce qui nous redonna un coup de fouet à revenir sur le devant de la scène et garder son statut.

Pour celles et ceux qui ont raté les épisodes précédents, je résume. Lola avait gardé son rang un au niveau des doudous. Moi j’étais toujours en seconde position, suivie de près par Gouingouin, Singeon mon frère et mon cousin Haybes le marcassin.

On avait gagné encore une année de sursis et on ne remerciera jamais assez nos amis les chintoks pour leur fertilité à créer des jouets éphémères.

Dans ce contexte étriqué, mes rencards avec Blob sous la lune avec une lampe torche pour tout bagage de lumière, ce n’était pas Byzance. Il engrossait faiblement avec mon apport en flocons d’avoine. Il avait toujours autant la langue bien pendue et je lui rendais la monnaie de sa pièce.

En fait je commençais à peine à l’apprécier, quand la voix du Bartos m’est tombée sur le râble sans que je l’aie sentie venir.

 

C’était pour être précis, le mardi 22 janvier 2019 à 22 heures du soir. Il m’avait téléphoné et il chialait toutes les larmes de son corps. Il avait besoin de causer.

- C’est horrible ce qui vient de m’arriver. Tu ne peux pas imaginer.

Je le laissais causer, trépignant et espérant qu’il allait vite s’épancher et me lâcher la grappe. J’en fus pour mes frais.

- Eric Holder est mort et c’est moi qui ai découvert son corps. Tu imagines l’effroi dans lequel ça m’a mis.

Je faillis lui rétorquer un corps mort et donc un corps froid ça met toujours dans l’effroi, pas la peine d’ajouter un ou deux glaçons, mon pote. Seulement, j’avais senti qu’il n’était pas d’humeur à partager mon humour particulier et qu’il souffrait le martyre pour de vrai. Que c’était pas du chiqué.

Tout son baratin se retrouve dans son article qu’il a publié en son nom. A ma place, le cave. (C’était bien la première fois qu’il me faisait le coup et c’est dire s’il était dans le coltard)

http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article9685

Il m’a précisé tout de go qu’il avait attendu l’annonce par Téo le fils d’Eric pour le publier. Contrairement à un des membres des sauveteurs qui lui avait voulu chercher la petite bête nauséabonde et morbide pour afficher la date de la mort d’Eric sur Wikipédia avant tout le monde. C’était d’autant plus irrespectueux pour Eric et ses enfants, dont il n’avait jamais lu un de ses ouvrages et qu’il ignorait jusqu’à son existence dans le Médoc.

Saloperies de réseaux sociaux qui ne respectent rien ni les personnes !

Le Bartos continuait sur sa lancée. Pour faire court, je résume. Olivette est arrivée sonnée par Téo pour s’apitoyer à son tour, sans même prendre soin de saluer le Bartos qu’elle connaissait pourtant et lui demander comment il allait. Elle s’accapara la scène à elle toute seule. Le Bartos finissant sa déposition auprès de la gendarmerie et étant salué par la mairesse du bled au téléphone qui prenait connaissance du décès d’Eric. Complétement anéanti par la perte de son ami très cher, le Bartos leva le camp et laissa le champ libre à Olivette.

Depuis ce jour de cauchemar, jamais ni la fille ni le fils d’Eric n’ont daigné s’adresser au Bartos pour le remercier d’avoir été là et avoir effectué les démarches d’usage. Alors qu’il les connaissait bien tous les deux et les avait souvent croisés avec Eric et Delphine leur feu maman (décédée elle aussi si brusquement snif, à quelques semaines d’écart).

Même que, il y a un an en hiver, le Bartos avait cédé gratuitement une bonne part de ses meubles à Téo et ses amis et qu’Eric était venu aider au déménagement et prêter ses biscotos aux transports.

C’est tout une époque qui disparait. Les fabuleuses fêtes d’été chez Eric et Delphine autour d’artistes, d’auteur(e)s à la bonne franquette. Epoque révolue, époque déchue. Une nouvelle génération s’accapare le monde avec ses propres valeurs qui ne sont pas celles du Bartos ni les miennes, je dois le constater à mon corps défendant.

J’ai consolé comme j’ai pu le Bartos. Il n’est pas prêt de se remettre d’un tel choc. Il me racontait encore dernièrement qu’il voyait le corps mort d’Eric dans ses rêves et qu’il refusait les remèdes chimiques des toubibs pour essayer d’oublier. On ne peut pas oublier un tel ami avec lequel il partageait de telles affinités électives et festives.

Et puis, en fin de compte, la mort d’Eric va m’économiser l’écriture léchée des articles que je consacrais à ses ouvrages nouvellement publiés.

Ah ce con, parti trop tôt. Je ne me lassais pas de le lire et d’échanger avec lui.

En tout cas, une chose est sûre, le Bartos le dit très bien dans son article, j’aurai pas dit mieux : Eric nous survivra tous par son œuvre publié. C’est bien vrai comme aurait dit la mère Denis !

 

A suivre…

 

Copyright Franck dit Bart, tous droits réservés

 

 


01/03/2019
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EPISODE 11 : Blob et le méchant renard : la ménagerie de Noël est au rencard !

Résumé du précédent épisode :

Après moult discussions, les manifs à Paname forment la jeunesse en famille. Tout le monde sur le pont à rallier les gilets jaunes sur les Champs avec des lacrymos en guise de bienvenue. J’en avais soupé de la couleur jaune et vla t’y pas que je découvre un être bizarre dans le jardin, couleur blé d’été !

Manu 1er avait cru bon, en offrant quelques miettes au  populo, casser le mouvement des gilets jaunes. En appliquant la formule magique : diviser pour mieux régner. Il l’avait dans le baba. A force d’entendre le couple de sociologues, les doux Charlot comme des pinçons, qui défrisaient par leurs analyses très fines et pertinentes la haute finance et les milieux des nantis, pour informer et donner à  penser pour agir en connaissance de cause. Cette classe qui s’apparentait à la noblesse et aux aristos n’avait qu’un but s’en fiche plein les poches sur le dos des vrais gens. Ceux qui travaillaient ou étaient au chomdu, qui ramaient pour survivre étaient disqualifiés et traités de fainéants par les seigneurs et maîtres tout puissant.

Sans compter les cognes payés avec augmentation substantielle pour fiche la terreur, à tel point que moult manifestant(e)s commençaient à avoir peur de se bouger dans la rue pour faire entendre leurs légitimes revendications. Pire encore, la jeunesse des bahuts, les citoyen(ne)s de demain avait été traité(e)s comme des raflés du Vel d’Hiv ou sous le régime de Pinochet, à genoux les mains sur la tête à entendre les quolibets hystériques des flics. Au point que parfois, le service d’ordre de la CGT était venu protéger la jeunesse en révolte et leur expliquer le fonctionnement d’une manif et celui des pandores pour échapper à la trique.

 

A la maison, on étudiait les images diffusées lors des manifestations et on s’accordait que la violence n’était pas toujours celles énoncés à travers les bris de vitrines, mais surtout celle des mains arrachées, des yeux crevés, des tabassages et gazages à tous les âges et tous les étages du corps, jusqu’aux images tronquées pour retourner l’opinion contre les manifestant(e)s.

Sur tous ces sujets, Clara virevoltait de vivacité avec des arguments visant à la révolution. Alors que Louis, enfermé dans sa léthargie, n’en menait pas large. Je m’amusais à compter les points.

Le jaune, j’en avais ma dose, mon overdose je devrais dire. Nous autres les doudous, on n’avait pas de syndicats pour nous défendre. On comptait pour du beurre rance. Tous justes bons à être jetés dans le tambour de la machine à laver pour qu’on nous tance les dégueulis et la morve des mômes. Qu’on ressorte au propre comme au figuré, récurés et près à l’emploi comme substitut affectif des darons en fête.

C’est au moment où je vidangeais ma vessie à arroser les plantes médicinales sans engrais de Louis, que mes doigts de pieds s’agrippèrent à une matière spongieuse couleur jaune pipi. Encore du jaune toujours jaune. Quelle période ! En plus quel contraste ! Il avait plu durant plusieurs semaines et la terre imbibée soufflait cri et rage à quémander quelques rayons au Phébus pour épancher la soif des nuages. J’avais la rage.

- Beark de beark, t’es qui toi qui squatte le jardin sans t’être présenté ?

- Je m’appelle Blob, je suis une cellule géante sans cerveau. J’étais déjà sur terre, avant que les espèces simiesques dans ton genre, veuille peupler ta planète que bien longtemps vous avez crû plate comme une Jane Birkin.

- Ah oui, t’es un reliquat des gilets jaunes sous forme d’une éponge et moi Je suis la reine des Singes et je te marche dessus. Avec mes doigts de pieds aussi agiles que mes mains, je te déchire en mille morceaux pour te faire taire définitivement.

Un rot bien appuyé vint achever son discours surfait. Mais Blob ne se décontenança pas pour autant.

- Ah ah ah. Il m’en faut plus pour me tuer, pauvre animal sans consistance. Chiche qu’on se donne rencard toutes les nuits et que j’aurai recouvré ma consistance où vous m’avez connu, d’ici quelques semaines sans me presser. J’ai tout mon temps, moi qui suis né il y un million d’années.

- Je te prends aux mots. Profite que je sois dans ma période de liesse. Je Suis même prête à t’apporter à bouffer. Arrête de me snober, on peut se dire tu et tope là mon potos.

- Vraiment trop aimable. Quelques flocons d’avoine j’en raffole, ce serait trop gentil de votre part. Sauf que je ne suis pas votre potos. J’ai en moi 720 types sexuels. Les détailler un a un me prendrait trop de temps. Bonne nuit et à demain.

Sur ces entrefaites vraiment étranges, la Singette salua Bob l’éponge, non Blob, c’était son blaze et se pinça le clito pour être certaine qu’elle n’avait pas rêvé.

- Ail !

Ca réveillonnait, ça carillonnait les coupes de champagne et hop tout le monde à la campagne… Sur des airs ringards, ça chaloupait grave de chez grave. Fallait que je passe muraille discrète et jouer mon rôle de Singette, doudou numéro deux. On ne savait pas ce que nous réserverait le futur proche. Qui sait si les poubelles du quartier allait nous ouvrir leur couvercle et refermer leur bec sur nous direction le grand feu de joie à l’usine d’incinération d’Ivry sur Seine. C’était la soirée de l’année que je haïssais le plus. Mon relatif confort au chaud pouvait être remis en question, suivant les cadeaux que recevrait la petite pisseuse. D’ailleurs plus tu étais recalé aux places deux et trois sur la liste des doudous, plus tu avais du sang d’encre à maugréer. Je me savais en sursis. Je me confiais à Gouingouin qui comme toujours avait l’optimisme au bec et essayait de me rassurer.

- Tu sais ma puce, si vraiment ça arrivait, toi et moi on se serrait les coudes pour tracer notre route coûte que coûte et survivre dans ce monde ingrat des humains. En plus moi le froid ne m’effraie pas, je te couvrirait de mes ailes.

- Arrête tes conneries tu ne sais pas voler. On verra bien demain ce qui nous attend à l’ouverture des cadeaux. Je te ferai dire qu’en tout cas on va bien en profiter. La pestouille et toute la famille sont invitées chez mamie Germaine. Heureusement sans nous. J’ai prévu une petite surprise pour les survivants au jeu de massacre de la société de consommation.

 

J’avais donné rencard à tous mes aminches animaux du quartier. Du chat de bourgeois au chat de gouttière. Ils m’avaient promis la trêve des confiseurs sur la lutte des classes. J’avais aussi invité, quelques rats sympas avec encore une fois la promesse que les chats se tiendraient sur leur 31. Il y avait aussi quelques pipious et écureuils et même des chiens qui monteraient la garde pour que tout se passe bien.

Pour amuser la galerie, j’avais subtilisé à Elsa le dessin animé « le grand méchant renard et autres contes ». J’allais le visionner en bonne compagnie sur l’ordi de Clara. Ca promettait un moment convivial autour de personnages assez loufoques à la ferme. Un renard qui veut imiter le loup. Il veut faire peur et se retrouve à remplacer maman poule avec trois poussins Tombés dans le panneau à leur naissance sur la résultante de Konrad Lorenz : la première personne qui te chute sous le nez quand tu nais c’est ta maman ! Nique ta mère du con ! Désopilent ! Il y avait aussi un lapin qui remplaçait une cigogne pour livrer un bébé, un loup à la voix grave d’un Chirac, un canard qui se met en tête de remplacer le père noël, un cochon très rationnel, un chien très cool, une mère poule qui crée une association anti renard et j’en passe des meilleurs sur une musique jazzy vivante et charmante.

On s’était quittés bons ami(e)s en se jurant de remettre ce bon moment dès que possible et fêter le retour du printemps. Ah ce con de Gouingoin, pour être certain qu’on le remarque il avait revêtu le gilet jaune de Louis. Succès garanti, il avait eu droit au chambard général.

 

Ma rencontre avec Blob l’éponge ou son substitut karmique m’obsédait l’esprit. Oh l’autre comment il m’avait chambrée s’appuyant sur son grand âge ! J’allais effectuer des recherches pour le cerner et cadrer l’engin. En attendant, j’avais rêvé de lui. Je n’étais pas d’humeur à chanter cette chanson à la Kong.

« Et v'lan ! Pass'-moi l'éponge[1] Et v'lan ! Fais-moi gligli Et v'lan ! Pass'-moi l'éponge Et v'lan ! Gouzi Gouzi”

Putain, les nazes, ils s’étaient mis à trois pour écrire les paroles, alors que Fernand Raynaud l’interpréta tout seul comme un grand.

 

 

 

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[1] Et v'lan ! Pass'-moi l'éponge : Jacques Martin, Gustave Raynaud Fernand Andre  / Jean Baitzouroff   

 

 

 


20/01/2019
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EPISODE 10 : Gilets jaunes et ma main dans ta gueule !

 

 

Résumé du précédent épisode :

Lola était trop jalouse depuis mon escapade à Mondialnat et me tirait une tronche d’enfer. Lors de mon retour au bercail, moi, la Singette je cherchais un stratagème pour supprimer la chatte Mirza. Sitôt imaginé, sitôt mis en pratique et plus dure sera la chute d’un toit en automne !

 

 

 

Trop drôle le débat qui s’était ouvert à la maison à la veille des grandes manifs de fin novembre et décembre 2018 à Paname. On se serait cru sur dans un match de catch. A gauche toute, Clara la maman et sa verve féministe intacte enrôlée comme la gentille se tenait droite comme un piquet de tente et à droite Louis le père fouettard à la couleur jaune poussin. Affalée au sein du canapé sur les genoux d’Elsa qui roupillait, je vous livre quelques extraits choisis du dialogue chiadé entre les cordes, histoire de vous mettre dans le bain du ring et de ses crispations.

Louis se lança.

- Demain on ira à la manif des gilets jaunes à Paris pour montrer à notre fille Elsa, de quel bois on se chauffe de ne pas tout accepter de la politique d’un gouvernement et savoir se révolter.

- Si je t’énonçais les joyeux supporters des fous du volant en gilet jaune, tu m’en diras deux mots mon chéri et tu essaierais de m’expliquer ce fatras d’un mouvement pigeon vole.

Clara mimait une personne qui distribue les cartes au jeu des sept familles.

- Dans la famille show-business je voudrais Brigitte Barbot, Franck Dubosc, Michel Polnareff, le rappeur de gruyère le K Aaris. Dans la famille des collectifs citoyens, je voudrais le comité Adam Traoré contre les violences policières et leurs acolytes à l’aile droite extrême du groupe identitaire « espoir et salut » de la mouvance tradi catho bobo. Dans la famille des politicards, je voudrais le fan club de Robespierre coupeur de tête en la personne de Mélenchon, la gorgone Marine la Peine, la reine Christine Bottin du bénitier, et autres aboyeuses et aboyeurs à grossir les rangs des gilets jaunes pour ne plus voir qu’une tête.

- Si ce que tu dis est vrai, c’est tout l’échiquier des mécontents qui va être représenté, à part pour l’instant les syndicats.

- Et ça ne te choque pas ?

Louis l’enlaçant très tendrement. 

- Non pourquoi ?

Clara se détachant. 

- Moi ça me dérange grave ces fachos et ces cathos extrémistes, les mêmes qu’on retrouvait lors des manifs pour tous à battre le pavé pour casser de la femme émancipée, du pédé, du trans ou du lesbi, du bi.

- Tu exagères. C’est presque tout le peuple de France qui se lève avec les gilets jaunes contre ce régime d’affameur.

Clara en colère les yeux révulsés.

- C’est devenu un inventaire à la Prévert l’énoncé de leurs doléances au petit bonheur la chance.

Je jubilais dans mon for intérieur de les voir se bouffer le nez à coups d’arguments charmants. Clara était encore plus sexy qu’à son habitude et ce con de Louis était aveugle à son charme. Discrètement, je lorgnais vers ses lolos d’un air gourmand à vouloir lui tirer le lait. J’eus soudain une sensation de réchauffement climatique au niveau de ma pépète sans la moindre régulation thermique de mes fluides corporels à la pompe. La voix monocorde de Louis me rappela à l’ordre.

-Si ça tombe ça va être la convergence des luttes qui va s’opérer enfin.

- Tu es complètement aveugle mon pauvre vieux ronchon. Faute de représentation avérée et respectueuse du peuple, je te l’accorde, la société du spectacle s’ébroue, quitte à bourrer le mou des quidams. Quidams qui riment avec femme, je te ferai dire. Parce que le pire à mes yeux, avec ces manifs des gilets jaunes partout dans l’hexagone, c’est qu’elles occultent tous les autres mouvements sociaux de revendication loquasses bien plus importants à mes yeux.

Louis jouasse.

 - Tu penses à qui précisément ?

- Aux infirmières, aux chômeurs, aux enseignants, aux services publics en jachère… Mais surtout en particulier et qui me concerne au premier plan : aux marches de nous toutes contre la violence sexiste faite aux femmes. Je partage avec elles ce sentiment de sororité.

Louis prêtant une esgourde attentive.

 - De quelle sonorité tu parles ?

- Faut arrêter de tirer sur ton manche, t’es sourd ou quoi. J’ai parlé de sororité, qui signifie sœur ou cousine, c’est la solidarité qui unit les femmes ou si tu préfères c’est le féminin de fraternité appliqué aux femmes.

- Oh la la maintenant les grands mots lâchés. Bon on fait quoi demain ?

 - Pour mettre tout le monde d’accord, on peut commencer par la manif des gilets jaunes et on bifurquera vers la marche de nous toutes, avec comme slogans qui devraient te parler si t’as encore un peu de jugeote : qui ne dit mot ne consent pas, la planète ma chatte, protégeons les zones humides, ta main à mon cul ma main dans ta gueule.

A ces mots imagés, Elsa s’étira en chuchotant : un ta gueule sifflant.

Louis furax.

 - Tu te rends compte, tu ruines tout le travail de l’instit de ta fille en employant tes mots grossiers. D’accord pour le programme que tu proposes.

 

Le lendemain, à l’heure de la messe tout le monde était sur le pont pour soutenir les gilets jaunes. Avec Lola et Gouingouin, on était aux premières loges bien au chaud, serrés les uns contre autres au cœur du sac à dos d’Elsa. Tous présents, direction le champ de Mars et que la fusée décolle….

Tu imagines le trajet en RER enrubanné d’un gilet jaune, du moins les adultes et même la gamine…. On se serait cru dans le 13 ème arrondissement, sauf que les tronches étaient alertes et joviales. Pas de quoi moufeter un rouleau de printemps qui serait mal passé et te démangerait l’estomac. Nada !

Ca déboulait de partout, une marée humaine bonne enfant qui voulait faire la nique au roi Manu premier. Toute la racaille des médias en goguette avait planté ses caméras pour le direct 24 heures sur 24, afin de créer de l’évènementiel et remplir la tirelire des annonceurs. BFM TV et ses concurrents se chauffaient le tarin, à savoir qui serait le mieux placé pour filmer la marée humaine en mouvement de contestation par vagues successives. Déjà que durant la semaine, ils avaient bien soufflé le chaud et froid sur la foule. Dès que ça a commencé à s’exalter aux Champs Elysées, ce fut le ramdam des zooms plein pot, nuit et brouillard et braséro entre deux nuages de lacrymo. Ouf il était temps. Tous les jours, des gus et des gussettes ramenaient leur fraise en sucette à l’écran à compter leur malheurs, à chacun le sien et tous pour un, un pour tous. A force ça devenait lassant. Il y avait enfin de la casse dans le quartier le plus huppé de Paname qui narguait les gueux sans foi ni loi lorgnant les richesses, comme un appel au crime.

La petite famille banale franchouillarde et tant d’autres, bien vite se réfugièrent au métro Etoile où les cognes de Musclor envoyèrent les gaz jusque sur le quai. Tout ce petit monde suffoqua les poumons en osmose et cracha sa bile. Des images des nuages fusèrent sur les réseaux sociaux, alors que vu d’en haut depuis son trône, le monarque se riait jaune de la populace éparse.

Ecœurés, atterrés devant une telle violence des forces soit disant de l’ordre, Louis, Clara, Elsa et nous autres les animaux, nous nous rendîmes bien vite au bercail, oubliant la marche pour toutes, emplis de doutes autant que de certitudes. Comme la croute d’un bobo qui se fait la malle à force d’avoir trop séché son prurit.

 

Une fois la maisonnée arraisonnée par le sommeil, avec Goingoin et Lola on s’improvisa une manif où les nanas se démangeaient les pognes dans la tronche des mâles. Je crachai à la gueule, du vrai / faux pingouin la possibilité de changer de sexe et rejoindre nos rangs, comme dans la chanson « Bourrée de complexes » de Boris Vian. Son œil noir lançait des étincelles de rage.

A propos de rage justement, depuis que j’avais poussé Mirza de vie à trépas du haut du toit et que sa progéniture avait été distribuée aux matous du voisinage, sa bouille de tigresse hantait mes nuits d’insomnie. J’éprouvais encore quelques difficultés à dire si j’avais éprouvé un quelconque plaisir à la voir s’écrabouiller en beauté le minois.  

Cette nuit-là, alors que je hantais le jardin en permaculture de Louis, pour ronger mon frein, je croisais une espèce animale vieille de plus d’un milliard d’années que n’aurait pas renié le défunt Bob l’éponge.

 

 

A suivre dans un mois….

 

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01/12/2018
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Présentation de l’auteur :

Naufragé volontaire dans le Médoc depuis 12 ans, je suis né en région parisienne. Je vis dans un grand centre naturiste à l’année.

J’ai pris ma retraite de l’éducation nationale, du premier degré en maternelle.

J'ai écrit un feuilleton en 24 épisodes en 2011 : « On n’en parle jamais » : http://www.lepost.fr/perso/on-n-en-parle-jamais/ avec mon amie Fred Romano, qui fut l'avant dernière compagne de Coluche, à raison d’un épisode par semaine.

En 2006, ce fut mon déclic. Parution de mon premier roman chez un petit éditeur : « Carl et les vies parallèles » aux feux éditions Michel Champendal et mon début en tant que chroniqueur au Mague, sous le pseudo de la Singette : http://www.lemague.net/dyn/spip.php?auteur302. J’ai dépassé les 500 articles pour les rubriques : Gens du Médoc, société, livres, ciné, actu DVD, interviews, politique, zizique, BD … histoire de donner la parole librement à des œuvres et des personnes, selon mes affinités électives et selon le ton de la Singette qui en jette.

J’ai animé des conférences dans le petit monde naturiste au sujet de « Die Brücke » Le Pont, (1905 / 1913), mouvement expressionniste allemand, dont la figure tutélaire de l’artiste Ernst Ludwig Kirchner représente pour moi mon héros favori, qui a jeté les ponts d’une jeunesse en révolte, entre tous les arts et expressions littéraires. On le retrouve mis en scène dans mon roman de vampire « Dagmar » aux éditions Kirographaire (2012). Au premier trimestre 2013, j'ai publié chez le même éditeur mon recueil de 12 Nouvelles naturistes.

J’ai animé des conférences à propos de die Brücke (le Pont).

Le 9 juillet 2015, j’ai animé une causerie à propos de l’histoire du naturisme de la Belle Epoque aux années 30 en France : http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article8928 et j’ai remis le couvert cette fois, le 11 février 2018 au CGF, un club naturiste de la région parisienne.

 

Fin janvier 2018, j’ai entrepris la publication sur un blog : feuilleton illustré : les aventures de la Singette, à raison d’un épisode par mois, en compagnie d’une jeune illustratrice : Illia illustration : http://feuilleton-les-aventures-de-la-singette.over-blog.com/ 

 

Avis à la population : je continue d’écrire des romans et autres textes littéraires et cherche un nouvel éditeur.

Je cherche également une illustratrice ou un illustrateur, à raison d’un visuel par mois !

 

 

 

 


07/11/2018
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Episode 9 : La nuit à Paris, presque tous les chats sont gris !

 

 

Résumé du précédent épisode :

Rencontre à Mondialnat, cet été entre la Singette et le Bartos chez lui. Une espèce de beatnik, qui déchantait l’éthique naturiste envahie et trahie par des hordes de textiles sur des considérations bassement commerciales. Ils ont causé et la Singette a vite eu la barque du ciboulot chargée à bloc et toc toc tchao !

 

 

J’en avais soupé des élucubrations du Bartos à la Antoine. A force de couper les cheveux en quatre à propos du naturisme, il avait fini par être tonsuré de frais, le cave ! Ses soucis existentiels de cul nu, je m’en battais l’astragale à jouer au football, en coupe du monde des champignons. Je gardais le profil bas malgré tout pour rester en contact avec lui, sur des bases d’échanges, afin qu’il me sollicite encore pour mes articles au Mague, qui il faut dire, occupaient une bonne part de ma liberté de lire et d’écrire.

Ces temps-ci d’ailleurs, j’avais varié les plaisirs, au point de proposer mes contributions du Mague à Agora Vox[i]. Pas le temps de sonner la récré, que sur certains thèmes sensibles tels et encore et toujours le naturisme. J’ai déclenché un véritable tsunami et des tonnes de haine en cascade dues aux frustrations des colistiers. Incapables qu’ils étaient d’être dans la capacité intellectuelle d’écrire un article lisible par eux-mêmes et d’argumenter une construction de l’esprit. Ils en bavaient accros du clavier et ennemis de la vraie vie. Je les aurais volontiers dirigés vers Divan le Terrible, pour remettre à niveau leurs cerveaux lents, qui devaient jouer des castagnettes entre deux neurones à phone. C’était dingue ce déchainement d’animosité larvée contre ma personne. Toute cette énergie perdue, au lieu de la diriger vers des collectifs de luttes et revendications qui ne manquaient pas durant la période de sa majesté Manu 1er. L’empereur sans peur et sans reproche qui s’asseyait sur les petites gens pour leur tirer toujours plus de flouze et les affamer.

 

A notre retour de Gouingouin et mézigue au bercail, on n’était pas tirés d’affaire. Lola nous fustigeait une gueule d’enfer, puisque reléguée durant les vacances en Gironde à la doudou numéro deux, voire encore pire, à la numéro trois. Elle s’était alliée avec Singeon et même Habyes le marcassin d’habitude assez taciturne. Ils étaient tellement remontés contre nous, au point de vouloir nous évacuer de la turne. Heureusement que la petite chieuse d’Elsa s’était reprise d’amour pour mézigue et Gouingouin durant notre séjour. Sinon je crois que mes aventures auraient fini dans une poubelle ou six pieds sous terre tous deux bouffés à l’acide.

Heureusement encore pour nous, ils n’avaient pas réussi à mettre la main sur ma cycloufette que j’avais planquée derrière la remise à côté du composteur. Je savais par expérience simiesque, que ma sœur Lola ne supportait pas l’odeur des déchets ménagers en putréfaction. Je savais aussi qu’elle avait fricoté comme prévu avec Mirza la chatte de gouttière désabonnée aux bons soins du planning familial, après avoir mis bas une portée de 4 chatons.

Rappelez-vous l’épisode 6 intitulé : « 5 litres de lait Ribot, c’est cher payé pour partir en vacances ! » Je m’explique. J’avais croisé Mirza lors de mes déambulations sur les toits. Cette tigresse aux yeux de miel électrisait tous les matous de gouttière. On avait joué plusieurs nuits de suite à chat perché pendant que ses mioches pionçaient. J’avais gagné à chaque fois, du fait de mes facultés physiques plus développées qu’elle. On avait fini par s’apprécier. C’est avec elle que j’avais passé un marché : tu permets à Lola de bichonner tes petiots durant mon absence en vacances pour étancher ses envies maternelles, en échange de 5 litres de lait Ribot. Il faut aussi vous dire que Mirza est Bretonne depuis près de 7 générations. D’abord installée au Montparnasse, elle avait été repoussée à la périphérie par les hordes de chats bobos. De fait, bien obligée, elle avait pris ses quartiers dans une chambranle abritée des intempéries au coin de ma rue. Je ne vous dis pas le Binns pour me procurer ces 5 litres de foutu lait Ribot. J’avais dû user de finesse de Singette pour parvenir à subtiliser dans différents supermarchés cette fameuse boisson qui faisait saliver Mirza, au point qu’elle en mouillait la pépète à la première gorgée. Ca me rappelle un bouquin à la Kong d’un auteur vide qui écrit autour de son nombril des récits indolore et incolore du style « La première gorgée de bière ». Une certaine et délicieuse Fellacia Dessert, par un pastiche à l’hémistiche intitulé : « La première gorgée de sperme » me ravit le corps et l’esprit.

Après la mise en bouche à la jeune garde suivante et savante : "Il y a celles et ceux qui l'avalent, et celles et ceux qui n'avalent pas. Ces dernières, et ces derniers, se contenteront d'apprécier la première gorgée d'une boisson faiblement alcoolisée, dont ils n'abuseront pas. Et se régaleront même à la simple évocation de cette première gorgée, prétendument meilleure que les suivantes parce qu'aussitôt passée. Car leur plaisir est de ne prendre plaisir qu'à ce qui leur reste en travers de la gorge, leur plaisir est tapi dans la gorge des éternels regrets."

Elle avait renvoyé dans les cordes le Delerm père. Comme lui, elle avait pris soin d’énoncer des banalités du quotidien en s’immisçant dans l’odeur intime des hommes, des sons ouatés et des fluides de l’amour, du câlin du dimanche matin et autres teneurs de la petite mort en goguette …

Autre variation très réussie sur ce thème de la « Douce crème »[ii] mise en scène et en musique par la bande à l’affreux hurluberlu de Ramon Pipin, à turluter le bastringue du Gainsbarre en déliquescence des sens.

 

Retour aux sources… A force d’intimité avec Mirza, on avait fini par se badigeonner la chatte (ça ne s’invente pas) avec du lait Ribot pour se lécher. Je me retenais de ne pas gerber, afin de la contenter de devenir la doudou numéro 1 et partir en vacances. Vous me connaissez, je ne parviens presque jamais à des compromissions, mais là j’avais tout essayé et n’avais plus le choix. Le premier ou la première qui me jacte à propos du lait Ribot, je lui éclate la trachée artère et je sers si fort le quiqui qu’il verra des étincelles ! Non mais sans dec !

 

Si vous croyez qu’à chaque vacances scolaires j’allais me payer le corolaire de mitonner le poil de la tigresse Mirza pour que Lola se tape la présence enchantée de ses chatons. C’était bien mal me connaitre. Pour prendre de l’avance, j’avais établi un plan. En automne du fait des intempéries et des baisses de température, les toits parigots sont plus glissants. Suivez mon regard où s’allument des flammes. J’entonnais Caramba. Si bien qu’à la une de Matou Gonzo, le quotidien des chats lecteurs, en première page on pouvait lire : Mirza a chuté du deuxième étage sans se rattraper sur ses pattes. Son enterrement aura lieu au cimetière Raminagrobis. Tenue sombre exigée. 

Lola pionçait des jours heureux entre les pognes poisseuses de morve d’Elsa. On aurait dit une féline en voyage de noce qui se farcissait le carmel de son Grouchat en comptant les mois, pour vérifier si l’engrossage de son sarcophage était à la page. Elle miaulait dans les aigus et se dandinait. Pathétique frangine ! J’avais mal pour elle et mes ancêtres les grands singes. Je la réveillais de sa petite mort, juste avant l’apothéose, par un verre d’eau dans la gueule. Ce qui la fit couiner tout son potentiel, au point que je dus lui mettre une sourdine pour ne pas ranimer la petite pisseuse endormie.

Retour à la réalité de plus dure sera la chute. Je lui fourrais sous le museau les gros titres du Matou Gonzo, avec en une la photo de Mirza écrasée comme un avion sans aile, pour être raccord avec une chanson légère. Elle tourna vite de l’œil. Je lui griffai le ventre pour la remettre d’aplomb et elle s’écria 

 

- Non, c’est impossible. Pas Mirza 

Je revins à l’assaut

- Et pourquoi pas Mirza ?

- Oh non pas elle… Elle a quatre petits, qu’est-ce qu’ils vont devenir ?

- Au choix ma poule : la DASS ou la Seine et je doute qu’elle sache nageret qu’ils apprécient la flotte. Même que la belle Hidalgo nous bourre le mou, comme quoi on pourrait s’y baigner en 2024. En attendant, elle a déjà pris d’avance pour son mandat des matières organiques : azote, phosphore et autres saloperies en suspension dans la tronche. Comme si ça ne lui suffisait pas de racoler à la hausse les bobos parigots pour la plomber un peu plus.

- T’es trop méchante la Singette. T’es plus ma sœur !

- M’en fiche, connasse. T’as pas arrêté de me tirer la tronche depuis mon retour de Mondialnat. Tu crèves de jalousie. Tu me lâches le clito ou sinon, il va encore arriver des malheurs.

- Ah, parce qu’en plus, tu veux dire, que ce serait toi derrière tout ça !

J’ai rien dit de la sorte. J’ai rien vu ni entendu. J’étais à la maison. Puis Mirza, je ne la connaissais à peine. J’expérimentais ses goûts culinaires pour certains aliments qui me répugnent. C’est toutOn fait la paix, frangine ?

Je me rendais compte que Lola n’étais pas dupe. Dans expérimenter il y a presque mentir contenu en dedans d’un simple changement de voyelle et j’avais l’impression de mentir comme un arracheur de dents.

- Je sais pas. Faut que j’en parle à Gouingouin. Lui, il est censé. Je suis encore trop retournée. Il saura me conseiller.

- Ah ah… C’est ça, il va te renifler le cul avec son bec et te prédire  

 

Je voulus vérifier, si la nuit tous les chats sont gris à Paris.  

 

J’en avais soupé de la famille et tout le tralala. Je sortis prendre l’air, dès fois que je rencontre une chatte de gouttière tigrée à la Mirza, qui faisait tâche dans le répertoire du regretté Nino Ferrer qui la préférait en chien. Si j’en crois son dernier biographe.[iii]

 

A suivre, le prochain épisode, à dans un mois ! 

 

  

 

 TOUS DROITS RESERVES FRANCK DIT BART

 

  

[i] Le naturisme urbain fait sa révolution à Paname ! (177 réactions ! et 5764 visites) : https://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/le-naturisme-urbain-fait-sa-205992

[ii] « Douce crème » du groupe Odeurs sur scène : https://www.youtube.com/watch?v=v8aZBJcGvPQ

[iii] Nino Ferrer homme libre hors norme : http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article9565

 

 


05/11/2018
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